Il y avait plein de possibilités pour intituler ce livre; "En aidant mon village", "L'immigration racontée en première personne", "Voyage à la terre promise"... Néanmoins, l'intitulé de ce livre est tout simplement un numéro : 3052.
Il était mai 2006 quand le jeune Dia Mamadou embarquait avec quatre-vingts-trois personnes dans une petite pirogue qui les amènerait de la terre fanée à la terre promise. En première personne, Dia Mamadou raconte dans ce récit les expériences et les émotions vécues pendant le trajet de huit jours à bord de cette embarcation à travers les 3052 km qui séparent Dakar de Murcie.
La force de l'être humain peut être défiée dans plusieurs occasions. Dans chaque vie humaine il y a une série de points d'inflexion où le temps s'arrête, et il est nécessaire de prendre une décision. Aucune vie ne peut se libérer de vivre plusieurs moments de la sorte. Dia Mamadou avait décidé de se jeter dans l'océan de l'incertitude et de l'espoir, comme l'ont déjà fait nombre de personnes ; son courage (à lui et à plusieurs d'autres) ne peut pas être mesuré quantitativement ; son courage est tout simplement indiscutable.
Il existe beaucoup de tabous et de mythes à propos de l'immigration. Au Sénégal, les Sénégalais étudient une langue qui n'est pas la leur, ils étudient une histoire qui n'est pas la leur, ils regardent des émissions qui ne sont pas locales ; tout est français. Le système éducatif est français. La langue véhiculaire au collège est le français. La télé qui illumine leur visage est européenne. C'est sous cette nébuleuse qu'ils imaginent la terre promise d'Europe. Pourquoi donc ne pas vouloir y aller ? Chercher un travail dans la terre où le soleil brille, où tout le monde est content et il y a plein d'opportunités ? C'est comme ça que chaque année des milliards d'Africains partent avec cette idée d'une terre d'espoir, et ils se jettent dans l'aventure dangereuse qui les amène a l'enfer ou à la libération.
"3052" raconte la courageuse expérience vécue pendant ces huit jours en traversant l'océan, mais il raconte aussi comment l'histoire continue chez lui après être arrivé sur terre européenne. Le choc contre la réalité, le réveil après le rêve, une énorme déception face au contraste de ce que disent les médias à la télé ou de ce qu'ils entendent du bouche à oreille.
"J'ai passé plus de deux semaines sans entendre même pas le mot bonjour, et la période d'adaptation a été très difficile, parce que dans mon pays nous vivons tous ensemble dans la communauté, dans la famille, alors qu'ici j'étais seul, je me sentais comme en prison, totalement contraint".
Le livre "3052 poursuivant un rêve" est édité par Ong Hahatay sourires Gandiol grâce à une iniciative crowfunding. Les bénéfits du livre contribuent à payer plusieurs projets dans son village natale de Gandiol.
Publié en 2012, le bouquin s’est déjà vendu à 7000 exemplaires ; en Chine, au Canada, aux États-Unis, en Amérique du Sud. S’il n’y a pour l'instant qu’une version en espagnol, le jeune écrivain de 32 ans en prévoit deux autres en janvier prochain : en wolof et en français.
Un livre qui fait appel à la recherche d'une lecture différente, où il y a de la place pour l'émotion et pour la réflexion.
Il était mai 2006 quand le jeune Dia Mamadou embarquait avec quatre-vingts-trois personnes dans une petite pirogue qui les amènerait de la terre fanée à la terre promise. En première personne, Dia Mamadou raconte dans ce récit les expériences et les émotions vécues pendant le trajet de huit jours à bord de cette embarcation à travers les 3052 km qui séparent Dakar de Murcie.
La force de l'être humain peut être défiée dans plusieurs occasions. Dans chaque vie humaine il y a une série de points d'inflexion où le temps s'arrête, et il est nécessaire de prendre une décision. Aucune vie ne peut se libérer de vivre plusieurs moments de la sorte. Dia Mamadou avait décidé de se jeter dans l'océan de l'incertitude et de l'espoir, comme l'ont déjà fait nombre de personnes ; son courage (à lui et à plusieurs d'autres) ne peut pas être mesuré quantitativement ; son courage est tout simplement indiscutable.
Il existe beaucoup de tabous et de mythes à propos de l'immigration. Au Sénégal, les Sénégalais étudient une langue qui n'est pas la leur, ils étudient une histoire qui n'est pas la leur, ils regardent des émissions qui ne sont pas locales ; tout est français. Le système éducatif est français. La langue véhiculaire au collège est le français. La télé qui illumine leur visage est européenne. C'est sous cette nébuleuse qu'ils imaginent la terre promise d'Europe. Pourquoi donc ne pas vouloir y aller ? Chercher un travail dans la terre où le soleil brille, où tout le monde est content et il y a plein d'opportunités ? C'est comme ça que chaque année des milliards d'Africains partent avec cette idée d'une terre d'espoir, et ils se jettent dans l'aventure dangereuse qui les amène a l'enfer ou à la libération.
"3052" raconte la courageuse expérience vécue pendant ces huit jours en traversant l'océan, mais il raconte aussi comment l'histoire continue chez lui après être arrivé sur terre européenne. Le choc contre la réalité, le réveil après le rêve, une énorme déception face au contraste de ce que disent les médias à la télé ou de ce qu'ils entendent du bouche à oreille.
"J'ai passé plus de deux semaines sans entendre même pas le mot bonjour, et la période d'adaptation a été très difficile, parce que dans mon pays nous vivons tous ensemble dans la communauté, dans la famille, alors qu'ici j'étais seul, je me sentais comme en prison, totalement contraint".
Le livre "3052 poursuivant un rêve" est édité par Ong Hahatay sourires Gandiol grâce à une iniciative crowfunding. Les bénéfits du livre contribuent à payer plusieurs projets dans son village natale de Gandiol.
Publié en 2012, le bouquin s’est déjà vendu à 7000 exemplaires ; en Chine, au Canada, aux États-Unis, en Amérique du Sud. S’il n’y a pour l'instant qu’une version en espagnol, le jeune écrivain de 32 ans en prévoit deux autres en janvier prochain : en wolof et en français.
Un livre qui fait appel à la recherche d'une lecture différente, où il y a de la place pour l'émotion et pour la réflexion.